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Date d'ajout
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- 30/08/2018
Jamais vraiment annoncé par Codemasters, Secret Story semble être le titre dont l'éditeur ne souhaite pas trop parler ni même revendiquer la paternité. On se demande bien pourquoi. L'adaptation d'une émission culturelle prônant l'ouverture d'esprit en s'appuyant sur des histoires attachantes et pleines de sincérité est la bonne idée qu'il fallait avoir !
Secret Story
Secret Story, pour tous ceux qui ont réussi par prodige à éviter publicité, zapping ou autre article de presse à grande philosophie traitant du sujet, est une émission de téléréalité animée par Benjamin Castaldi. Vingt candidats (en comptant Saucisse, le chien...) rejoignent une maison cloisonnée pendant trois mois, abritant tous un secret, autant lié à leur passé qu'à leur personnalité. Leur objectif est de cacher ce secret aux autres "habitants" tout en essayant de découvrir celui que tente de dissimuler Pierre, Paul et Jacques. Nous n'irons pas plus loin dans la description du concept, considérant qu'il faut être téléspectateur suffisamment assidu et donc au courant pour consulter le test de Secret Story DS. Ce portage suit en tout cas la même courbe que la plupart des jeux à licence tirés d'émission TV, à savoir qu'il se limite au strict minimum et prie pour que la jaquette arborant le logo officiel du programme suffise à convaincre quelques joueurs DS égarés.
D'entrée de jeu, la supercherie ne dure pas. Benjamin Castaldi n'est pas là (alors qu'il apparaît dans la version PC de 1 contre 100), la Maison des Secrets n'est qu'une parodie du véritable théâtre des affrontements et la Voix n'intervient réellement que pour introduire et conclure les textes qui apparaissent à l'écran par ses fameux "Ici la voix" et "C'est tout, pour le moment...", non sans quelques bugs d'ailleurs. Tout ceci est bien maigre, d'autant qu'un fidèle de Secret Story est installé dans une sorte de confort qui suit toutes les conventions de l'émission. Des conventions pas ou peu respectées, comme l'absence de dilemmes, des missions secrètes qui se comptent sur une main amputée de quelques doigts, la possibilité d'entrée de nominer garçons ou filles... Le pire concerne sans doute les secrets eux-mêmes. En plus de vous être attribué arbitrairement après que vous ayez répondu à quelques questions de personnalité, votre secret est souvent aussi profond qu'une piscine pour minots. De croque-mort (du déjà -vu dans l'histoire de Secret Story 2) à catcheur mexicain, les révélations n'accouchent jamais sur quelque chose de très original. Quoi qu'il en soit, les secrets seront bien compliqués à trouver dans la mesure où les rares échanges que l'on peut avoir avec les autres habitants ne nous renseignent guère sur leur personnalité et qu'il faut surtout buzzer au hasard dès que votre cagnotte perso vous le permet !
Le principe du jeu est similaire à celui de l'émission mais extrêmement mal porté. Pour trouver le secret d'un habitant de la maison, le joueur doit trouver un à un les 50 objets qui sont autant d'indices afin de reconstituer un secret. Plus concrètement, l'objectif est de créer une combinaison de trois objets censés représenter ladite cachotterie. Problème, au rythme où apparaissent comme par enchantement ces fameux indices dans la Maison des Secrets, le joueur ne doit pas compter buzzer avant plusieurs semaines... D'autant que créer une combinaison d'objets erronée est impossible. Comprenez que la liste des secrets est figée et que la cartouche ne prévoit pas que vous soyez tenté d'associer les objets autrement que cela n'est prévu au départ. Pire encore, les buzz des autres candidats s'enchaînent à une vitesse effroyable, au point que l'on se demande si nous n'avons pas hérité d'une Vanessa en puissance, incapable de suivre le rythme de ses valeureux adversaires. En bref, on tourne en rond, scrutant l'écran, à l'affût du dévoilement d'un nouvel objet. Le joueur passe donc son temps à se laver, à manger et à dormir. A ce niveau-là , le jeu se veut assez fidèle à Secret Story. L'ennui est total puisque les autres candidats semblent vous ignorer et ne vous approchent jamais pour discuter ou lancer une petite blague. Qu'importe, il existe la fonction danser qui permet d'enchaîner quelques pas, histoire de s'amuser comme on peut !
Tout ceci est sans compter sur la débilité assez profonde du jeu, surpassant même quelques situations cocasses du programme télévisé. Et si seulement tout ceci était parodique ! Même pas... Prenons quelques exemples. Dès notre première semaine de jeu, nous avons dû, nous et notre candidat Thomas (le prénom et le look vous sont imposés, il faut faire avec) rester cinq jours sans manger. En effet, la douzaine de candidats s'est ruée des journées durant sur le frigo qui, une fois dépecé, a patienté la fin de la semaine avant d'être approvisionné. Les avatars se promenaient donc dans la demeure, surplombés d'une icône "fa